Ma collection vinyle #5 L orsque je me déplace chez mon disquaire ( vous avez remarqué, on a tous ce réflexe possessif quand on parle de l’endroit ou l’on va acheter NOS galettes) je n’y vais pas pour acheter le dernier Tame Impala (qui a fini par me séduire) ou un autre vinyle un peu trop récent. Non, j’y vais pour du old, des trucs que je ne trouverais pas ailleurs, pour l’odeur du vinyle si particulière qui nous fait voyager dans le temps juste en l’humant. Me voilà donc parti chez mon disquaire en ce mardi après-midi. En arrivant, j’ai ce réflexe devenu rituel, je passe en revue tous les vinyles du magasin (même lorsque cela ne fait que deux semaines que je suis venu). Arrivé à la fin de ce cérémonial et quelques centaines de vinyles plus tard, j’interpelle mon disquaire. Je lui ai pose cette question que j’aurais horreur que l’on me pose. « Est ce que vous pouvez me donner vos deux trois classiques perso que vous vous passer en boucle ? ». Entre nous, qui n’a QUE deux trois classiques ? Face à cette question embarassante, il a pris son temps pour me répondre en jetant un oeil à ses quelques caisses de 33 tours. Après cinq minutes de reflexion, il me sort au compte gouttes deux vinyles de la Warner Bros Records aux pochettes plus ou moins kitsch ce qui a tendance à attiser ma curiosité, je lui demande s’il est possible de les écouter ce qui ne pose évidemment aucun soucis. Le premier d’entre eux est le vinyle de Michael Franks et sa pochette aux faux airs de serie pour adolescents américains. On commence avec le titre Baseball qui, on le sent n’a pas été placé là par hasard. On entre avec une facilité déconcertante dans l’album, la voix douce et sensuelle de Michael Franks fait le travail. Avec One Bad Habit, on est là sur un album qui nous invite à la détente et à la relaxation. La parfaite concordance entre l’instrumentalisation jazzy et la voix de Michael Franks offre une harmonie vraiment séduisante. Le second est le vinyle de Rickie Lee Jones et son album du même nom sorti en 1979. Là encore, une pochette jaunie par le temps, beret vissé sur la tête et cigarillo à la bouche, Rickie Lee Jones dégage quelque chose de fort, mais rien qui me fasse soupçonner le talent qu’elle renferme. Après quelques recherches sur la toile, je me suis rendu compte assez rapidement que la belle américaine n’était pas n’importe qui et qu’elle était très justement reconnue par ses pairs outre-atlantique. Il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre que Chuk E.’s In Love était le single de cet album, veritable perle folk/blues plutôt heureuse, mais on y retrouve aussi des titres plus mélancoliques comme Company. Si vous appréciez un tant soit peu ce que fait Norah Jones ou Joan Baez, intéressez vous de près à Rickie Lee Jones. Pour finir sur ce vinyle qui m’a visiblement bien plu, j’ai cet étrange sentiment que si j’avais eu l’occasion d’écouter cet album plus jeune, sa réécoute me remémorerait plein de souvenirs, preuve supplémentaire si nécessaire de la force de cet LP. On attaque maintenant les achats de vinyles neufs, mais ce n’est pas pour autant que l’on va se projeter dans les années 2000. Au programme, la galette de The Velvet Underground & Nico et Sixto Rodriguez avec la BO de son documentaire Searching For Sugar Man. Commençons pas The Velvet et sa pochette cultissime, oeuvre originale réalisée par Andy Warhol inscrite dans la mémoire de tous les amateurs de musique. Pas de doutes cet album est un must-have, un classique, tout ce que vous voulez, je me demande encore pourquoi je ne l’ai pas acheté avant ce jour. On entre dans l’album par le sur-repris mais inégalable Sunday Morning, morceau lancinant interprété à la perfection par Lou Reed himself. Le second titre brise cette ambiance réjouissante avec le plus rock I’m Waiting For The Man pour ensuite redescendre sur Femme Fatale ou l’on retrouve la voix maintenant bien connue de la chanteuse et ex-mannequin Nico. Sa voix délicate m’a vraiment charmé et on la retrouve une nouvelle fois mise en avant sur la ballade trop courte (seulement deux petites minutes) qu’est I’ll Be Your Mirror. Un autre morceau m’a aussi marqué pour une raison simple, je vous parle là de Run Run Run où pour la première fois l’effet larsen (jusque là méconnu et surtout jamais exploité) a été découvert et joué entre deux riffs de guitares endiablés. Le second vinyle acheté et tant désiré est celui de Sixto Rodriguez et de la bande originale du documentaire à son effigie. Vous n’avez pas pu passer à côté, vous en avez forcement entendu parler. Cette BO est une merveille, pas une semaine ne se passe sans que je l’écoute depuis qu’elle a rejoint ma collection de vinyles. Je ne vais pas m’étaler une énième fois sur son talent dans ce billet, mais je vous encourage à aller lire les quelques mots que j’y ai apposé avec une mise à jour récente depuis que j’ai vu ce fameux documentaire. On arrive à la fin de ce Ma Collection Vinyle #5 et il serait un peu dommage que je ne vous ouvre pas les portes de mon disquaires dont je vous ai parlé un peu plus, voici une photo que j’ai prise cette semaine et qui reflète bien l’ambiance chaleureuse qui y règne. Café Disquaire Le Melody Nel’son Connexe 2013-02-24 +Bastien Bonaventure Partager ! tweet